La Lumière du Tibet n'en finit pas de vaciller dans les Ténèbres de la folie chinoise.
Lhassa, Palais du Potala, ancienne résidence de Sa Sainteté le 14° Dalaï-Lama. Tarif de l'entrée : 15 euros. Les touristes du monde entier, devancés par leurs guides, se pressent dans les couloirs sombres et étroits du monument sacré le plus visité du Tibet. Quelqu'un, derrière vous, ne manque jamais de vous bousculer, le regard méprisant, pour vous passer devant : Un chinois qui a vite fait de vous faire comprendre qu'il est ici chez lui et que l'envahisseur, c'est vous.Big Brother au Pays des Neiges Éternelles.
Neuf heures du matin, Tingri, sud du Tibet, 4.400 mètres d'altitude. Une demi-journée de jeep du premier camp de base de l'Everest, à 5.200 mètres. Moins de 3 degrés et le vent polaire de l'Himalaya qui vous transperce déjà le corps et l'âme. Tout de suite accueillis par une serveuse tibétaine "aux ordres", quelques soldats chinois entrent se réchauffer dans le restaurant "Guest House" le plus fréquenté de cette ville-dortoir, la plupart du temps pour y jouer aux cartes et miser de l'argent par liasses entières, en riant bruyamment. Tout en mangeant des "momos" (sortes de gros raviolis fris) ou de la "tubka" (soupe tibétaine), on se croirait revenu en France sous l'occupation allemande. Sur les murs noirs de suie, une affiche décolorée au papier glacé, écrite en anglais, symbole à elle seule du mensonge et de la manipulation chinoise: "1951-2001 : 50 ans de Libération Pacifique du Tibet". Après quelques verres de thé salé au beurre rance de yak, les confidences matinales sur ton feutré commencent. Konchok, guide tibétain qui a passé, comme beaucoup, plus d'un an dans les prisons chinoises, accepte enfin de me traduire une fois les soldats repartis.150 euros la vie d'un tibétain.
C'est oublier que des dizaines de chiens errants vont hurler à la mort toute la nuit, relayés à l'aube par les moteurs des centaines de camions et de 4x4 qui assurent la jonction Lhassa, capitale du Tibet et Katmandou, capitale du Népal. Au petit matin, dans le Tibet dévasté, ce ne sont que villes-fantômes, poussière et désolation. Entre 4.500 et plus de 5.000 mètres d'altitude, perchés sur les plus hautes montagnes du monde, seuls subsistent quelques villages de paysans tibétains, regards profonds et sourire toujours lumineux, entourés de monastères dynamités ou détruits à coups de bazookas par l'envahisseur. Seule note de poésie dans ce tableau d'Apocalypse de Toit du Monde : Entre les pierres sans âge des ruines rongées par le froid et l'altitude, contre vents et marées, poussent, silencieux, des bouquets de jolies petites fleurs bleues, des myosotis, dont le nom anglais est : "Forget me not" (ne m'oubliez pas). Partout ailleurs, la misère. Partout, des centaines d'enfants livrés à eux-mêmes portant le petit dernier sur le dos, pieds nus, noirs de poussière, les yeux brûlés par le soleil, qui vous tirent le bras et vous implorent, espérant quelques yuans.Le calme pourrait enfin revenir sur Tingri, étape obligée vers l'Everest.
Le hasard n'existe pas. Les raisons de l'invasion du Tibet par la Chine sont le résultat de plusieurs facteurs qui s'additionnent.N'attendons plus d'être vaincu pour changer.
Oser lancer un défi à cheval aux nomades des hauts plateaux et s'arrêter enfin, transi, haletant et heureux dans un village à 4.800 mètres d'altitude pour boire du "Tchang" (bière fermentée). S'entendre dire, tout haut : "C'est moi, je reviens à la maison..."Heureusement, le Tibet c'est aussi :