De l’Océan Pacifique à la Mer du Japon,
J'ai traversé pour vous le Pays du Soleil Levant dans le sens de la largeur.
Jadis, il y a plus de mille ans, le célèbre chef-d’œuvre de la littérature japonaise « Makura no sôshi » (« Notes de chevet »), sorte de journal intime et Traité sur la nature et la vie quotidienne japonaise, écrit par Seï Shônagon, femme écrivain attachée à la Cour de l’Impératrice Sadako, mentionnait déjà l’existence, dans le département de Shimané, au bord de la mer du Japon, d’une source naturelle d’eau chaude « miraculeuse ». Tellement miraculeuse que l’on baptisa à l’époque cette source « Kami no yu », « le Bain des Dieux ». De nos jours, ce « Bain des Dieux », Chôraku-en-Tamatsukuri onsen, reste un des plus anciens « onsen » à ciel ouvert du Japon, et aussi le plus grand, avec ses 400 m2 de surface. Sa source brûlante à 72 degrés surgie tout droit des entrailles de la terre, crachée par un dragon furieux en bronze, est refroidie naturellement pour permettre aux japonais et aux japonaises, venus de tout le pays, de se baigner ensemble : Chôraku-en-Tamatsukuri onsen est en effet un des très rares onsen mixte du Japon.Onsen, « Le Bain des Dieux »
Comme les musulmans vont en famille au hammam, ils se rendent chaque semaine au onsen intérieur public de leur quartier, ou cèdent chaque soir, dès leur retour du travail, au rituel sacré du bain quotidien dans la baignoire de leur domicile. Depuis son salon tout en écoutant le journal télévisé, ou depuis sa cuisine tout en faisant cuire son riz au rice cooker, le japonais des villes a coutume de programmer à distance, grâce à une télécommande ou un clavier à touches encastré dans le mur, la quantité nécessaire d’eau pour son bain, en général situé au premier étage de la maison, ainsi que sa température, constante, à 42 degrés. Puisque la règle - Sacrée - au Japon est que l’on se lave d’abord sous la douche et que l’on prenne son bain ensuite, l’eau, régénérée de surcroît par un système interne, reste toujours propre : Père, mère et enfants prennent ainsi le même bain à tour de rôle.Les japonais des villes qui, eux, n’ont pas la chance de pouvoir bénéficier des vertus d’un onsen à ciel ouvert proche de chez eux,
ne sont pas en reste.