Je te Conduirai au Désert et Parlerai à ton Coeur.
Partir encore, marcher toujours.
Détours après impasses, morts après Renaissances, avancer.
Partir. Oser encore le désert. Oser tous nos Déserts.
Suivre le conseil éclairé du Renard : Se préparer, à trois heures moins le quart, au plus hasardeux des rendez-vous.
Y faire la plus inattendue, la plus émouvante et la plus Magique des rencontres.
Y faire, même, la rencontre de toutes nos Vies : La rencontre avec (...)
Repartir alors sans plus jamais avoir Soif, bien plus loin encore.
Marcher, sans relâche ni repos.
Étoiles après dunes, s’arrêter d’un coup. S’agenouiller, brutalement.
Harassé par la fatigue du Chemin, pleurer les yeux ouverts, danser les poings fermés.
Petits grains de sable perdus dans l’Infinité de tous nos Sahara à venir (...)

Arrêter de lutter. Laisser le Silence Primordial du Désert nous violer, d’abord.
Le regarder ensuite fracasser une à une toutes nos peurs, avec une Tendresse Infinie.
L’inviter, même, à vaincre en dernier la Première de toutes nos peurs.
La plus profonde et la plus déguisée : La peur de notre propre Lumière.
Laisser le Silence nous envahir entièrement, enfin.
Et passer le reste de sa vie à le chercher et le rechercher encore dans tous les Bruits du Monde.
Oui, une fois pour toutes, se taire. Ne plus rien faire que marcher.
Faire place au Silence et ne plus rien entendre. Ne plus rien entendre pour pouvoir tout écouter.
Ne plus rien dire et retrouver sa Voie. Et trouver son (...).
Ce texte fait partie de mon Livre Photos et Récits de Voyages Je te Conduirai au Désert et Parlerai à ton Cœur
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"D'un Monde de Ténèbres à un Monde de Lumière" : Mon tout nouveau Recueil de Lettres et de Poésie
La ville aux 12.000 Manuscrits.
Terre des Maures et Royaume du nomadisme où poteries d’Afrique du nord et or du Soudan passaient de mains en mains, terre d’échanges sillonnée pendant des siècles par les grandes caravanes venues troquer le sel du désert contre le mil de la savane, la Mauritanie est un pays fascinant et encore méconnu aux innombrables richesses à découvrir. Amateurs inconditionnels de randonnées chamelières ou simplement passionnés de vestiges laissés par la mémoire des hommes, avant de vous enfoncer plus loin dans le Sahara, venez faire escale à Chinguetti. Au milieu des innombrables empreintes laissées là par Théodore Monod, qui consacra soixante ans de sa vie au désert, bienvenue au « Pays de Shinguet », étape incontournable de l’Adrar, en plein cœur du désert mauritanien. Bienvenue dans l’ancienne ville Sainte aux douze mosquées et aux douze mille manuscrits vieux de plusieurs siècles.
Envahie, siècles après siècles, par les assauts répétés et implacables de la grande mer de sable de l’Erg Ouarane, gigantesque succession ininterrompue de dunes de plus de 800 kilomètres de long, Chinguetti est aujourd’hui plus que jamais menacée de disparition sous les sables du temps. Ancien centre religieux et économique de la Mauritanie, autant que plaque tournante des rencontres entre commerçants d’Afrique de l’ouest, d’Andalousie, du Maghreb et de l’Orient musulman, Chinguetti fut fondée vers le 13ème siècle et vénérée à l’époque par les mauritaniens comme le septième (...)
« C’est Dieu qui protège nos manuscrits, pas l’Unesco ! »
Il ne reste pourtant pas grand-chose de l’ancienne Ville Sainte de quelques dizaines de milliers de km² qui connut son apogée au 18ème siècle, puis tomba, en janvier 1909, « comme un fruit mûr », aux mains de l’armée française, qui 10 ans plus tard, en 1919, construisit le Fort Claudel (du nom d’un Commandant français), Fort qui fut restauré en 1984 pour les besoins du film Fort Saganne d’Alain Cornaud. Aujourd’hui, ne subsistent de la vieille ville de Chinguetti que (...)
Saïf, « l’Erudit de Chinguetti », religieusement penché sur ses manuscrits multi centenaires, est responsable d’une des douze bibliothèques que compte la ville. Il fait partie des irréductibles qui se battront jusqu’au bout pour ne pas retrouver un jour ses manuscrits enfermés « ad vitam aeternam » dans les vitrines des musées de Londres, New York ou Paris, sous prétexte de Patrimoine Mondial. « C’est Dieu qui protège nos manuscrits, pas l’Unesco ! », clame-t-il. Ancien professeur à Nouadhibou, la « capitale » économique de la Mauritanie, Saïf est né, comme tant d’autres, dans les ruelles de la ville Sainte. C’est un réel plaisir que de l’écouter parler, des heures durant, des origines de la Mauritanie, de l’entendre traduire, « en arabe dans le texte », le contenu de tel traité de philosophie, ou de commenter, en riant, les (...)
Mon escale à Chinguetti touche à sa fin.
Amoureux invétéré de la marche dans le silence des Grands Espaces Sahariens, je dois poursuivre ma route. Inutile de prendre un 4x4 pour me rendre au point de départ de mon itinéraire : Chinguetti est au cœur du désert. Sidi, mon guide mauritanien, Hadj, « le cuisinier fou de Tagant », Hademine, mon chamelier et mes trois chameaux m’attendent aux portes de la ville, moi, le chebani, « le vieux ». L’harmattan (ou « irifi »), ce vent sec et chaud du désert, se lève : C’est le signe du départ. Après avoir fait le plein d’eau dans un « oglat », un puits non cimenté au ras du sol, nous partons pour un trek de 15 jours. De Chinguetti à l’oasis de Tergit, direction l’Erg Ouarane, les montagnes de Zarga et les splendides oasis mauritaniens. « Yala, Yala. Fissa, Fissa » : Plus de 200 kilomètres de marche nous (...)
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300 kilomètres à pied à travers le Mali.
Royaume de l’or et des épices de l’Orient d’hier, terre des caravanes du sel de Taoudeni d’aujourd’hui, le Mali, cet immense pays d’Afrique dite « sub saharienne », est avant tout un pays mosaïque, où s’entremêlent en permanence d’innombrables ethnies, langues et cultures différentes.Autant de richesses, autant d’occasions de rencontres inoubliables : Toutes nos rencontres ne sont-elles pas autant de voyages ? A pied, du haut de la falaise de Bandiagara, avec les mystérieux Dogon, « le Peuple des Falaises », en pinasse sur le fleuve Niger avec les pêcheurs Bozo, « les Maîtres de l’Eau », ou en randonnée chamelière en plein Sahara avec les Touaregs, les « Hommes Bleus », découvrez en profondeur, aux rythmes de l’Afrique, une partie de ce fascinant patchwork malien. Récit de deux mois d’aventures haut en couleurs.
Pays Dogon, le Peuple des Falaises.
Région incontournable du sud-est du Mali près de la frontière du Burkina Faso, coupé par la fameuse falaise de Bandiagara longue de plus de 200 kilomètres, oscillant entre 400 et 700 mètres de hauteur, le Pays Dogon se termine vers les Monts Hombori (littéralement « Aujourd’hui est bon »), Mecque des grimpeurs, et la Main de Fatima, un des points culminants du Mali. Révélé à l’Occident grâce à l’expédition ethnologique conduite par Marcel Griaule en 1931, auteur du célèbre « Dieu d’eau », le pays Dogon est classé depuis 1989 Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco. Il n'empêche : Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Pays Dogon (...)

Traquenard à Tombouctou.
Tombouctou la lointaine, Tombouctou la mythique et Tombouctou « la rayonnante » ne se sont pas seulement laissées ensevelir sous les sables et la poussière du temps. Vidées de leur substance, aussi, et en l’occurrence, de ses habitants : Nous sommes en plein « Tabaski », équivalent de la fête musulmane de l’Aïd, et prétexte tout trouvé pour augmenter les prix. Assis à la terrasse du petit restaurant « Amanar » (« l’étoile d’Orion », en Tamasheq, la langue touareg), je jette un regard incrédule au gigantesque monument qui me fait face, « Flamme de la Paix ». Construit en 1995, symbole des accords de paix signés à l’époque entre les touaregs et le gouvernement, il mit un terme (provisoire) aux guerres sanglantes qui ravagèrent le Sahara. Et au passage, aux revendications des minorités touaregs des années 90, menées par leur chef, Mano Dayak, disparu dans un mystérieux accident d’avion.
Une forme indéfinie vient de bouger à ma droite et arrive droit sur moi. Voilà que ça recommence. J’ai pourtant largement mérité de reposer un peu mes fesses endolories par trois jours de supplices en tous genres et d’oublier, dans la foulée, mes mésaventures aquatiques. Fausse joie. Une demie douzaine de touaregs d’un style nouveau, démarche chaloupée et lunettes de soleil, encerclent déjà ma petite table :
« Eh, Toubabaou, ça va, quand même ? »
Et moi qui, le visage dissimulé derrière mon guide papier ouvert à la page 269, croyais pouvoir passer inaperçu.
En mal d’improvisation, je lève le nez de mon livre décidément inutile et je demande, mal assuré, à la cantonade :
- Euh...où puis-je trouver Shindouk, le célèbre guide touar...
- C’est moi ! , répondent du tac au tac et simultanément six voix différentes...
Un chèche de cinq mètres laborieusement enroulé autour de la tête,
Un flacon de gel antiseptique sans eau dans une main, une boite de pilules chlorées désinfectantes dans l’autre, me voilà, malgré moi, au milieu d’une (petite) randonnée chamelière, en route pour de nouvelles « zaventures » sahariennes. Aventure entourée de Mamadou, nomade touareg et guide imprévu, remplaçant au pied levé les faux et le « vrai » Shindouk (« provisoirement malade » et dans tous les cas invisible), d’Omar, 14 ans, jeune « Bella » (les Bella sont les « anciens » esclaves noirs des touaregs) venu, sous prétexte de renfort, faire un « stage pratique » sur le terrain, et de trois chameaux pas au mieux de leur forme. Dix jours de « Vache qui Rit » et de sardines en boîtes chargés sur les chameaux, direction plein ouest, vers, croyais-je, naïf, le Lac Faguibine, à 150 kilomètres de Tombouctou. Mais notre équipée improbable nous mènera ailleurs, vers les (...)
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Monastère de RONGPHUK, 4.800 mètres, Tibet, 11 octobre 2046.
Ma chérie,
Décidément, la vie ressemble à un chemin de montagne.
Tu sais à quel point la montagne a toujours exercé sur moi une fascination quasi hypnotique. Ici, où que je sois, je marche le nez en l’air : Un grand écart permanent entre la Terre et le Ciel ! Que te dire sinon que ces sommets inaccessibles, ces arrêtes pures et fuyantes, ces parois de glace verticales et ces glaciers suspendus ridés de crevasses bleutées ont eu raison des vagues chaudes et salées de la méditerranée de mon enfance. Autant que cet air pur à te brûler les poumons, cette lumière aveuglante et ce silence à te décoller l'Âme ont su définitivement remplacer dans mon cœur les plaintes et les gémissements des hommes d’en-bas. (...)
Ce matin, j’ai fêté mes 86 ans avec mes frères nomades au pied de Déesse–Mère-Des-Neiges, Chomolungma, la plus haute montagne du monde. Ce matin, même le vent glacial de l’Himalaya n’a pu éteindre une seule des 86 petites flammes qui habitent et réchauffent désormais mon âme. C’est ici, désormais, que je continue de grandir. Ici aussi que j’ai envie de passer maintenant de ce monde à un autre. Que je veux « mourir », comme on dit en-bas, avec le sourire. C’est là-haut, plus près des Dieux, Là où la Terre discute avec le Ciel, que j’ai commencé de me faner et qu’un jour, peut-être, à tes côtés, je pourrais (...)

Lettre Ouverte au Petit Prince.
Cher Petit Prince,
J’ai un jour moi aussi traversé le Désert par simple Amour du Vent et de la Terre.
Arpenté ce vaste Monde pour essayer d’en saisir le Sens.
Tenter d’apprivoiser les Hommes pour mieux les comprendre.
J’ai eu, moi aussi, comme ton ami pilote, ma panne spirituelle dans mon Désert intérieur.
Comme lui, un beau jour, au moment où je m’y attendais le moins, je suis tombé nez à nez avec un (...)
J’y ai rencontré tant d’hommes qui se battent comme des chiens enragés pour s’approprier un morceau d’os, voulu offrir le Vent à tant de voiles dérivant sur les mers de la solitude en quête de pardon ou de reconnaissance, que j’ai, moi aussi, désespéré de ces sept milliards d’enfants qui se disputent comme des grandes personnes, entassées sur une poussière d’étoile à la recherche de l’Amour. Ton ami Le Renard aime à dire qu’apprivoiser, c’est créer des Liens. Alors, j’ai eu une idée : Plutôt que de chercher à tout prix à apprivoiser tous ceux qui ne veulent pas qu’on les apprivoise, j’ai essayé de (...)
Toutes nos Rencontres sont autant de Voyages.
Notre vie est un chemin : Vivre et Marcher, c'est la même chose. Se rencontrer et se multiplier, c'est pareil.
Que serait notre chemin sans ces rencontres jamais fortuites et toujours si précieuses d'un mois, d'une journée, d'une minute ?
Comment donc pourrions-nous prétendre enfin voyager, sans plus jamais partir en voyage, sans ces liens à la fois si fugitifs et si indestructibles qui se tissent là, à notre insu, sous l'orage et le vent, au bord de la route ? Oui, que serions-nous donc ? De pauvres porteurs de sacs à dos, sans doute. Une route de solitude bordée de ravins, c'est sûr. Une impasse, évidemment.
On ne connaît bien que ceux que l'on apprivoise, dit le Renard. Ces minuscules gorgées d’éternité bues ensemble à même le puits, ces chapelets de prières égrenés côte à côte au milieu de la nuit, ce dernier morceau de pain des sables partagé sous la Voie lactée ne sont-ils pas autant d'instants où nous reprend la rage de vivre et le dégoût de se résigner à survivre ? Oh oui, mon compagnon de route, mon autre moi-même, c'est sur cette natte à même le sable que je veux continuer de rêver ma vie, c'est dans le silence millénaire de ce monastère que je veux continuer de (...)
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Photos et Textes : © 2021 François-Xavier PRÉVOT - Croquis de Voyages : Kaori PRÉVOT-SAKUMA.