Village d'Enfants SOS de Mopti Secoura, Mali, 11 janvier 2004, 9 heures du matin
Comme tous les jours à la même heure, Moussa Coulibaly, le sympathique et très dynamique nouveau Directeur du Village d'Enfants SOS de Mopti, "
La Venise malienne", au bord du fleuve Niger, pénètre à pas rapides, souriant, dans son bureau.
A peine essoufflé par ses 11 km de jogging quotidiens entre le "Village" et la Mosquée où il va prier cinq fois par jour, il vient de troquer son survêtement au profit de son costume cravate. La réunion du jour avec le "Staff" du Village, composé de tous les instituteurs et "Mères SOS" de remplacement peut commencer.
11 heures 35
Comme tous les jours à la même heure depuis que ses parents l'ont abandonnée quelque part dans les bidonvilles de
Mopti, Adia, adorable petite fille malienne de 5 ans, sort de l'école de son nouveau "Village" et se précipite en silence dans la cour de récréation, habillée de son anorak rouge et un peu frigorifiée par "l'hiver" africain : Il ne fait "que" 32 degrés ce matin.
Comme tant d'autres enfants abandonnés comme elle, on vient de lui donner une nouvelle maman. Une mère de remplacement, baptisée "Maman SOS".
Une "Maman SOS", déjà mère elle-même de huit ou douze
enfants déjà, qui a pourtant fait le choix de laisser ses propres enfants et les confier à un proche parent, pour nourrir et éduquer, aimer et instruire, pendant trois semaines par mois, une dizaine d'autres d'enfants qui, au fil des jours et des mois, deviendront aussi les siens.
Comme 120 autres enfants maliens abandonnés et recueillis dans ce Village d'Enfants SOS, une ONG présente dans plus de 120 pays dans le Monde, Adia y suivra des cours de français et de géographie, de maths et d'histoire et deviendra un jour, elle aussi, une superbe
femme malienne et maman, à l'écoute des "S.O.S" de tous les autres enfants qui n'auront peut-être jamais, comme elle, la chance d'avoir eu des parents.
Comme tant d'autres millions d'enfants abandonnés chaque année sur la Planète Terre, moi, le "Toubabou" d'aujourd'hui et le petit garçon abandonné d'hier, même si un
Désert et un mer nous séparent, je pense encore à toi, si jolie petite Adia.
17:14.15
François-Xavier PRÉVOT, Photographe de Voyage